1.1 La Base de données du Roland d’Oxford (2013)

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Introduction à la «Base de données du Roland d’Oxford»

 

La «Base de données du Roland d’Oxford» est un ensemble hétéroclite, mais ce n’est pas une accumulation anarchique d’éléments. Elle a pour centre un texte en clair : l’édition électronique du «Roland» d’Oxford. Les autres éléments se répartissent en deux groupes :

  • des ensembles de données qui concernent le texte de cette édition

  • des logiciels, avec lesquels on peut manipuler le texte et les données qui le concernent.

Il va sans dire que la Chanson du Roland est une des œuvres françaises les plus étudiées. Beaucoup de chercheurs ont mené à son sujet des recherches approfondies. Mais elle ne nous a pas encore livré tous ses secrets. Loin de là ! Ce n’est donc pas étonnant que des chercheurs continuent de l’étudier, deux cents ans après la découverte du manuscrit d’Oxford. Mais pendant cette longue tradition d’études, s’est fait jour un problème épineux : cette immense montagne d’informations accumulées par nos prédécesseurs. En effet, il est depuis longtemps très difficile de les parcourir et d’en saisir tout le panorama : il arrive que même des chercheurs érudits tantôt négligent, tantôt comprennent mal certains fruits apportés par d’autres chercheurs. Notre base de données est conçue comme solution de ce problème. Elle se compose de plusieurs ensembles d’informations, chacun desquels correspond exclusivement à un vers de notre poème : autrement dit, toutes les informations sur chaque vers s’intègrent dans un de ces ensembles. Aussi l’utilisateur n’aura-t-il qu’à saisir le numéro d’un vers, pour accéder à toutes les remarques, à tous les commentaires, à tous les éclaircissements que les études rolandiennes ont présentés sur ce vers jusqu’ici... Mais cela ne correspond nullement encore à l’état actuel de notre base de données parce que notre travail est encore loin d’être achevé. C’est seulement le but ultime recherché que nous ne pourrons peut-être pas atteindre de notre vivant. Tout ce que nous avons pu faire jusqu’ici, fut de poser quelques unes des premières pierres de cet édifice gigantesque.

 

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(Figure 1 : Structure de notre base de données)

 

Les informations qui portent sur le Roland d’Oxford sont très variées et incalculables. Notre projet doit être réalisé étape par étape. Il nous faut donc choisir les objets de notre premier recensement, avant d’entamer notre projet. Or, les documents les plus importants concernant une œuvre médiévale, ce sont les manuscrits et les éditions scientifiques de celle-ci. Il est donc naturel de commencer par recenser les corrections et lectures conjecturales proposées par les éditeurs du manuscrit d’Oxford (à savoir les différences entre les éditions et le manuscrit . D’autre part on peut facilement prévoir qu’il sera pratique de recueillir en même temps les remarques et commentaires présentés par les éditeurs : sinon nous recueillerions les leçons proposée par les éditeurs sans confirmer la justification de celles-ci. Ce qui rendrait notre tâche trop monotone. Aussi faut-il examiner tous les vers et toutes les notes de chaque édition. Mais alors, notre travail risque de se prolonger démesurément : il existe au moins une trentaine d’éditions du Roland d’Oxford sans compter leurs nombreux tirages, ni les autres éditions introuvables ou peu accessibles. C’est pourquoi, pour le moment, les éditions relativement récentes et importantes sont seules soumises aux examens exhaustifs : celle de Bédier, de Mortier, de Moignet, de Whitehead, de Brault, de Segre, de Dufournet et de Short.

Mais avant d’effectuer ce recensement, nous avons dû accomplir un travail préparatoire très important. Etant donné que notre tâche consiste à recueillir les différences entre le manuscrit et les éditions de celui-ci, il faut d’abord déterminer le texte du manuscrit. D’ailleurs, dans notre base de donnée, c’est le numéro de vers qui sert de clé primaire permettant à l’utilisateur d’accéder à n’importe quelle information. Ainsi faut-il numéroter les vers du texte suivant l’ordre dans le manuscrit. Au premier abord l’édition de Mortier semble appropriée à la solution de ces deux questions. Mais comme le signale Segre, cette édition interprétative laisse beaucoup à désirer. Nous avons dû donc la réviser et la remanier de fond en comble en gardant sous les yeux le manuscrit numérisé : suppression des erreurs, modification totale des ponctuations, additions des notes paléographiques, etc. Au bout de ce remaniement, le texte n’était plus celui de Mortier. C’était déjà notre propre édition, à savoir l’édition électronique du Roland d’Oxford. Ainsi l’édition de Mortier s’est-elle vue enlever la qualité d’édition de base de notre projet et est devenue l’une des éditions que nous comparons avec la nôtre, qui est à son tour l’édition de base.

A vrai dire, la confection de notre édition est effectuée parallèlement à la comparaison entre celle-ci et l’ouvrage des huit éditeurs dont nous avons parlé ci-dessus. D’abord, nous avons recueilli les erreurs et les leçons fausses ou inappropriées selon nos critères dans le texte de Mortier, non seulement pour les modifier, mais aussi pour les enregistrer comme différences entre l’édition de Mortier et la nôtre. Après cela nous avons comparé chacune des sept éditions restantes avec la nôtre. Ainsi notre édition constitue le nœud des comparaisons des éditions (cf. la figure 2). Ce faisant nous pouvons présenter au lecteur le texte des autres éditions examinées, sans violer le droit d’auteur de leurs éditeurs.

 

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Il est possible que l’explication que nous venons de proposer, donne au lecteur une impression fausse sur notre édition : soulignons donc que nous avons comparé celle-ci beaucoup plus souvent avec le manuscrit numérisé qu’avec aucune autre édition. En effet nous avons examiné minutieusement les images de folios, et cela nous a valu quelques découvertes qui peuvent améliorer l’interprétation de notre texte (cf. notre article : «De nouveau sur le texte du Roland d’Oxford», à paraître dans la Zeitschrift für Romanische Philologie. En outre, les autres éditions que les huit ne sont pas totalement exclues de notre recensement. A propos des parties les plus litigieuses du texte, nous avons consulté toutes les éditions dont nous disposions (Voir les bibliographie sommaire qui figure dans la version pdf de notre édition.)

***

En résumé, notre base de données est un texte du Roland, dont chaque vers constitue un tiroir où s’entassent les informations qui le concernent. Mais rappelons que ce n’est qu’un de ses divers aspects. Notre édition est aussi un texte encodé, maniable sur l’ordinateur. On peut en faire une concordance, y effectuer la recherche exhaustive d’une forme de mot, etc. D’ailleurs nous présentons non seulement le texte et les informations, mais aussi des logiciels pour les manipuler diversement. Par exemple, avec LexicaNEO, l’utilisateur peut obtenir en un instant toutes les occurrences d’une forme de mot dans notre texte. Avec Oliphan, on peut effectuer des recherches dans le manuscrit : toutes les occurrences d’une forme de mot sont facilement repérables sur les images du manuscrit. Notre base de données est donc munie de ses propres interfaces, qui sont toujours soumises à l’amélioration et augmentent progressivement en nombres. Enfin, à travers la préparation de notre base de données, surtout celle de notre édition, plusieurs instruments informatiques ont été développés : des dictionnaires (GdfEdic, LexRomEdic, etc.) et des logiciels (Durendal et LexicaNEO) pour les consulter.

En dernière anaylse, la «Base du données du Roland d’Oxford» est un complexe que nous avons développé et développerons, dans le but de rendre service aux chercheurs et amateurs des œuvres médiévales françaises dont la Chanson de Roland occupe le centre.

Hitoshi OGURISU (Université de Nagoya)

 

Téléchargement

 

L’auteur n’abandonne pas ses droits appartenants aux articles suivants, que l’on peut utiliser à des fins scientifiques et pédagogiques.

  1. Documents

    1. Introduction à la «Base de données du Roland d’Oxford» (version pdf)

    2. Edition électronique du Roland d’Oxford (version pdf)

  2. Données

    1. Edition électronique du Roland d’Oxford (texte encodé/utf-8, LF)

      1. WindowsLatin + CRLF

      2. MacRoman + CR

    2. HpConc de l’Edition électronique du Roland d’Oxford (que vous pouvez consulter avec Halteclere [voir ci-dessous].)

  3. Logiciel

    1. Joieuse (en préparation)

    2. Oliphan (pour comparer notre édition avec le ms.)

    3. LexicaNEO

    4. Durendal (pour consulter le glossaire de Foulet)

    5. Haltclere (pour consulter HpConc)

    6. Scriptrium (pour le moment seulement la version en japonais)

 

ERRATA

 

  • Dans le ms. la conjonction de coordination «e» est écrit en abrégé aux vv. 105, 130, 171, 2632. Donc

    • dans notre édition critique, ces « e » doivent être mis en lettre oblique.

    • dans notre édition diplomatique, ces «e» doivent être remplacés par « 7 »

    • dans notre text encodé ces « e » doivent être remplacés par « \e1| ».

  • « e » du vers 3097 est un pronom neutre (= « en »). Il doit donc être distingué de la conjonction «e» dans notre édition et en particulier dans notre index des mots.